Rentrez chez vous

作词:Florian Ordonez

作曲:Florian Ordonez

所属专辑:La vie de rêve

歌词

@migu music@

作曲 : Clément Libes

Ça y est, ils ont fait sauter la tour Eiffel

Ça y est, ils ont fait sauter la tour Eiffel

On pensait pas qu'ils oseraient mais le mal est fait

Comment on a pu en arriver là ? Difficile à croire

La nuit a été calme, ils ont bombardé que trois fois

Je suis monté à Paris retrouver ma copine

La guerre nous a pris par le col, nous a sortis de la routine

Remplacé les fleurs par les pleurs, les murmures par les cris

Son immeuble a été touché, j'l'ai pas trouvé sous les débris

Je vais rentrer bredouille, rejoindre ma famille dans le premier train

Le départ est prévu pour demain matin

Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies

Ça fait 4 jours que j'ai pas d'nouvelles d'Oli

Putain c'est la guerre !

On a cassé nos tours d'ivoire

Moi qui l'ait connu qu'au travers des livres d'histoires

J'veille sur la famille, c'est vrai, nos parents s'font vieux

On entasse des bus, on bloque les routes,

On s'protège comme on peut

Et la foule suit ces fous sans camisole

Paraît qu'ils exécutent des gens place du Capitole

Quatre billets pour un ferry

Une chance de s'évader

Une nouvelle vie de l'autre côté de la Méditerranée

Les balles nous narguent, on a peur d'être au mauvais endroit

Mon frère m'a dit "Si j'reviens pas, partez sans moi"

Difficile d'être au courant, ils ont coupé le réseau

Ça fait bientôt quatre jours que j'ai pas d'nouvelles de Flo

Bien sûr les bruits des wagons bondés me rendent insomniaques

Certains ont mis toute leur maison au fond d'un petit sac

Le train s'arrête et redémarre, me donne des haut-le-cœur

On a fait en deux jours ce qu'on faisait en six heures

J'dois rejoindre la famille au port de Marseille

Mais j'ai pris du retard, j'crois bien qu'ils vont partir sans moi

Quel cauchemar !

Pas grave, j'les rejoindrai en barque

Pas de réseau, impossible de choper une barre

J'vois une enfant au sol, lui demande si elle est seule

Elle dit qu'elle a vu ses parents couchés sous des linceuls

Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies

Ça fait bientôt six jours que j'ai pas d'nouvelles d'Oli

Direction Marseille ! Un tas d'doutes dans la soute

On fait semblant d'pas voir tous les corps qui longent la route

Les villes ont changé, la vie et l'horreur aussitôt

Les métros sont des dortoirs, les cinémas des hôpitaux

Sous le port, on s'bouscule, on s'entasse devant

D'un coup le ferry apparaît,

Certains tueraient pour une place dedans

À bord, je pleure l'état de ce monde

On a attendu mon frère jusqu'à la dernière seconde

On veut pas être là-bas, on veut juste être autre part

Enfin respirer comme le lendemain d'un cauchemar

Le bateau démarre, je fixe son sillage sur l'eau

Ça fait bientôt sept jours que j'ai pas d'nouvelles de Flo

Arrivé sur le port de Marseille avec la petite fille dans mes bras

Presque un jour de retard, ils sont tous partis sans moi

Mais j'ai les contacts d'un passeur, une plage et une heure

Plus de trente, entassés, bien sûr, on ne voyage pas seul

Il me dit : "Choisis la fille ou ton sac pour jeter du lest"

Puis je vide mes poches et lui donne tout ce qu'il me reste

Et me voilà parti, acteur d'une drôle de fable

À la conquête du paradis sur mon bateau gonflable

On navigue loin d'ici

Et plus les vagues s'agrandissent, plus notre espoir rétrécit

Et ça tangue, et ça tangue

Certains tombent dans le ventre de la bête

Nous voilà en pleine tempête

En une seconde, la fille m'échappe et plonge

J'entends ses cris emportés par la mer qui gronde

La pluie, le sel et les larmes se mélangent

Une femme s'agrippe à mes hanches et m'entraîne dans la danse

Le bateau se retourne, on se colle et on coule

Nos appels à l'aide sont perdus dans la houle

Dire qu'il n'y a pas longtemps j'étais avec mes amis

On allait de bar en bar pendant toute la nuit

Mes poumons se remplissent d'eau et mes yeux se ferment

Mon âme éteint sa lanterne

Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies

Je n'aurai plus jamais de nouvelles d'Oli

Le bateau accoste

Première vision, des barbelés

Ça, mon frère ne m'en avait pas parlé

Encore des armes et des pare-balles

On nous fait signer des papiers dans une langue qu'on ne parle pas

On nous fouille, nous désinfecte comme des animaux

On nous sépare de mon père,

Pas le temps de lui dire un dernier mot

Dans des camps provisoires, des couvertures, un matelas

Un Niçois me raconte qu'il est là depuis des mois

Toulouse me manque déjà

Ma mère s'endort dans mes bras

Elle me répète tout bas que Flo nous rejoindra

La chaleur étouffe, on a vidé toutes les bouteilles

Dans un journal, j'apprends qu'ils ont fait sauter la Tour Eiffel

Le lendemain on nous entasse dans des bus

Les autres sur les uns, qui peut le moins peut le plus

Des centaines de fous accompagnent notre départ

Des poings brandis en l'air, des cris, des sales regards

Je croise celui d'un type qui scande avec ferveur

C'est la première fois du périple que j'ai vraiment peur

Je ne vois que lui au milieu de la foule

Sur sa pancarte, il est écrit "Rentrez chez vous !"

- Mais je suis désolé, on ne peut pas accueillir tous les Français.

On ne peut pas accueillir tous les Français. Ils arrivent par milliers

- Si ils avaient un minimum d'honneur,

ils retourneraient dans leur pays et combattraient pour la France.

Ils combattraient pour défendre leur famille et leur honneur.

C'est comme ça, je suis désolé

- On vient de Nantes. Ils ont tout détruit, tout détruit à Nantes.

Il ne reste plus rien, on avait tout là-bas,

on vient de perdre tout ce qu'on avait.

Euh... Je sais pas quoi faire, je ne sais pas où aller.

J'ai perdu des gens de ma famille...

- Aujourd'hui la plupart des problèmes de notre pays qu'on est,

c'est d'la faute des Français. Je suis désolé.

Avant qu'ils arrivent chez nous, tout allait bien.

Donc on ne peut pas non plus accueillir des gens

qui viennent chez nous pour foutre le bordel !

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